Recension parue dans Dalhousie French Studies, no 98, 2011, page 159.
Avec ce charmant petit guide touristique qui n’en est pas réellement un, joliment
illustré en couleurs, Paul-François Sylvestre continue son travail de mise en lumière
du substrat francophone, encore bien présent, de l’Ontario, qu’il avait déjà exploré
à travers des ouvrages tels L’Ontario français au jour le jour (Gref, 2005), Toronto
s’écrit : la Ville Reine dans notre littérature (Gref, 2007) et Cent ans de leadership
franco-ontarien (Éditions David, 2010). Sur les environ 300 toponymes français ou
présumés tels que l’auteur a recensés dans la ville, sont ainsi passés en revue environ
une centaine de noms de rue et de parc. On va du plus que prévisible (Québec, Paris),
au littéraire (Dumas, Hugo, Verlaine) à l’historique (Dieppe, Vimy, Ypres, Montcalm,
Cartier), sans oublier le vinicole (Bordeaux, Claret, Saint-Émilion, pour accompagner,
on présume, Rochefort). Pour chaque nom l’auteur fournit des renseignements historiques
concis et clairs. Si on n’est pas surpris en redécouvrant la biographie de certaines
des figures les plus connues de l’histoire canadienne, on goûte avec plaisir les
diverses anecdotes narrées par l’auteur au sujet de personnages moins célèbres. Très
amusant ainsi, par exemple, de découvrir dès les premières pages du livre comment
le nom Agincourt fut choisi par un marchand anglais pour baptiser un bureau de poste
créé suite à l’intervention favorable d’un membre francophone de l’assemblée législative
du Canada, Joseph-Élie Thibaudeau. Celui-ci avait octroyé la permission à la condition
expresse que le nom choisi fût français. L’histoire ne dit pas s’il a regretté de
ne pas en avoir suggéré un lui-même.
Vittorio Frigerio, Université Dalhousie (Halifax)